La pierre angulaire qui soutient toute la Liturgie de la Parole d'aujourd'hui se cache peut-être dans les derniers versets du psalmiste : « Oui, le Seigneur et notre Dieu est bon, sa bonté dure à toujours, son amour est fidèle à jamais » (99,5). Pour les disciples de Jésus, il n'est pas réservé un dôme qui les protège du mal, du danger, de la tragédie, mais l'ouverture possible pour percevoir et discerner qu'au milieu de toutes les tribulations, « l'amour de Dieu est éternel ». L'attitude est une vie ressuscitée : « levez-vous et relevez la tête », dit Jésus !

L’une des tâches les plus exigeantes pour vivre le courage prophétique de Jésus est la capacité de travailler à travers la peur. La peur est une machine à paralyser les rêves, à cacher la beauté du chemin, à nier la sensibilité de la réalité. La peur va à l’encontre de l’Évangile de Jésus.

Ce qu’écrit le cardinal José Tolentino de Mendonça est beau :
"La peur peut nous paralyser, nous empêcher de vivre pleinement. Mais lorsque nous apprenons à y faire face, à en faire un allié plutôt qu’un ennemi, nous découvrons notre force intérieure. Nous devons apprendre à vivre avec la peur et avoir le courage d’y faire face. Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité d’agir malgré elle.
Oui, cela peut être un avertissement, mais cela ne peut pas avoir un effet dissuasif. Nous devons avoir le courage de relever les défis, de surmonter les frontières, de dépasser les limites que nous nous créons nous-mêmes. Nous devons avoir le courage de nous réinventer, de nous transformer, d’être plus que ce que nous imaginons. La clé est d’apprendre à distinguer les peurs réelles des peurs imaginaires, et d’avoir le courage d’affronter les premières et d’abandonner les secondes. Il n'est pas toujours facile d'affronter ses peurs. Mais la vie consiste en grande partie à apprendre à ne pas s’enfuir."

Levez-vous et levez la tête, c'est le chant à chanter aujourd'hui, toujours !

P Maicon