Il lui fallait seconder ses parents dans les tâches quotidiennes, et auprès de ses frères et sœurs. Parallèlement, à 7 ans, elle transportait des sacs de cailloux et de sable pour la construction de la route d'Orvinio à Poggio Moiano, et dès l'âge de 12 ans, elle s'embauchait comme saisonnière pour la récolte des olives. Là, elle travaille durement, tenant tête au nom de la justice à ses employeurs, soutenant les compagnes, leur parlant de l'Évangile et de la miséricorde divine.
Elle décida alors de donner toute sa vie au Christ, et d'entrer en religion, malgré les sarcasmes de son entourage qui l'accusaient de manquer de courage pour faire son travail et de choisir une solution de paresse.
À l'âge de 22 ans, elle part pour Rome chez les Sœurs de la Charité fondées par Ste Jeanne-Antide Thouret. Elle y prendra le nom d'Agostina, et sera d'abord chargée de soigner les enfants de l'hôpital du Saint-Esprit. Puis, elle s'occupera des tuberculeux, maladie qu'elle contractera, mais dont elle guérira.
Le climat de l'époque n'était pas favorable à la religion. Les crucifix sont interdits dans l'enceinte de l'hôpital, les sœurs ne sont pas chassées, elles étaient trop populaires, mais il leur est défendu de parler de religion aux patients. Malgré cette ambiance bien peu propice, sœur Agostina parvint à assumer ses tâches avec un grand dévouement et un immense courage soutenu par sa confiance en la Vierge Marie.
Elle dit de ses malades, à l'époque incurables et souvent exaspérés et difficiles à soigner :
« En eux je sers Jésus-Christ... je me sens enflammée de charité pour tous, prête à affronter n'importe quel sacrifice, même à verser mon sang pour la charité ».
Toutefois, certains malades étaient violents, et menaçaient les sœurs qui les soignaient. C'était le cas de Joseph Romanelli, dont le comportement lui avait valu d'être chassé par le directeur. Ce n'est pas sur ce dernier qu'il se vengea, mais sur sœur Agostina qu'il insulta en lui affirmant qu'il allait la tuer.
Romanelli ne plaisante pas, en effet, et sœur Agostina, non plus, ne met pas de limites à sa générosité pour le Seigneur. Elle est prête à payer de sa propre vie le prix de l'amour, sans fuir, sans accuser. Quand Romanelli la surprend et la frappe sans qu'elle puisse échapper, ce 13 novembre 1894, de ses lèvres ne sortent que les invocations à la Vierge et les paroles du pardon.
Le sacrifice suprême du sang sera le sceau définitif de sa vie, qui s'est entièrement écoulée dans l'amour indivis pour Dieu et ses frères.
Sœur Agostina (Livia) Pietrantoni fut élevée aux honneurs des autels, le 12 novembre 1972, par le Bienheureux Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978), et canonisée, le 18 avril 1999, par Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojtyta, 1978-2005).
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